Les actions de lutte contre les pertes et gaspillages alimentaires

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Dans l'article "État des lieux sur les pertes et gaspillages alimentaires", on faisait le point sur ce que sont les pertes et gaspillages alimentaires, les enjeux qu'elles représentent et les réglementations mises en place par le gouvernement pour y faire face. Parmi ces lois, la loi n° 2016-138 du 11 février 2016 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire présente les actions de lutte contre le gaspillage dans l'ordre de priorité suivant :

Source : Karbon, 2022

1) La prévention du gaspillage alimentaire

Le meilleur moyen de lutter contre les pertes et gaspillages alimentaires reste sa prévention ("Ensemble des dispositions prises pour prévenir un danger, un risque, un mal", Larousse). Voici des exemples de solutions relatives à ce moyen de lutte :  

  • Sensibiliser l'ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire au gaspillage alimentaire. Comme présenté dans l'article "État des lieux sur les pertes et gaspillages alimentaires", les pertes et gaspillages alimentaires sont répartis sur l'ensemble de la filière alimentaire, et l'ensemble des acteurs doivent donc être sensibilisés afin de mettre en place des démarches pour les réduire.
  • Améliorer la communication tout au long de la chaîne d'approvisionnement afin de faire correspondre la demande et l'offre alimentaire. Cela permettra notamment une meilleure gestion des stocks.
Dans la restauration collective, certains restaurants mettent par exemple en place la réservation de repas afin de mieux anticiper la quantité à produire et ainsi d'éviter des pertes inutiles.
  • Améliorer les processus de récolte et de stockage en production agricole, mais aussi les processus de transformation afin de réduire au maximum les pourcentages de pertes.
  • Trouver le juste emballage. Il doit être en quantité suffisante pour protéger le produit et éviter son gaspillage, mais ne doit pas être mis en quantité excessive (cela entraînerait une utilisation de ressources trop importante et inutile).
  • Mettre en place la vente de produits habituellement refusés tels que les fruits et légumes moches, de calibre non accepté, ou encore des biscuits cassés. Voici par exemple une démarche initiée par Intermarché en 2014 dans le cadre de la vente de fruits et légumes moches :
Campagne d'Intermarché en 2014 pour la vente de fruits et légumes moches
  • Instaurer la vente de produits devant être consommés rapidement, à travers des applications ou magasins, pour prévenir leur gaspillage.
Exemples d'applications : too good to go, phénix, zéro gaspi.

Exemple de magasin : Nous anti-gaspi (réalise également de la vente de produits habituellement refusés comme présentés précédemment). De nombreuses enseignes de distribution mettent également en place des rayons dédiés aux produits à consommer rapidement, à prix réduits.

2) L'utilisation des invendus propres à la consommation humaine, par le don ou la transformation

La deuxième action de lutte contre les pertes et gaspillages alimentaires englobe le don et la transformation. Les produits concernés par cette solution sont par exemple les surplus de production, les produits défaillants (problème d'étiquetage, de calibre, etc.) ou encore les produits à date de péremption courte qui restent propres à la consommation humaine. Voici des exemples d'associations travaillant pour le don alimentaire :

Ces associations récupèrent et distribuent les produits encore consommables retirés des rayons des supermarchés, magasins ou encore industriels agroalimentaires afin de les distribuer aux personnes démunies.
  • Solaal : association qui facilite le lien entre les donateurs des filières agricoles et alimentaires et les associations d’aide alimentaire.

Pour ce qui est de la transformation, il est possible de récupérer les invendus, les surplus de production ou les fruits et légumes "moches" par exemple pour les transformer en jus, soupes, chips, confitures, compotes et autres produits alimentaires. Des démarches proposant des solutions de transformation des invendus des entreprises agroalimentaires voient le jour, telles que Sains et saufs ou In extremis anti-gaspi par exemple.

3) La valorisation destinée à l'alimentation animale

Le troisième niveau de lutte contre les pertes et gaspillages alimentaires est la valorisation via l'alimentation animale (animaux de production ou animaux domestiques). La nourriture trop détériorée ou les invendus peuvent être employés à ces fins, de même que les coproduits ou sous-produits . Afin de guider les magasins alimentaires dans la mise en place de ces démarches (mises en relation, compréhension du cadre réglementaire, etc.) des entreprises telles que Phenix existent.

"Un coproduit est une matière, intentionnelle et inévitable, créée au cours du même processus de fabrication et en même temps que le produit principal." (ADEME)
Exemple : tourteau de soja (coproduit issu de l'extraction de l'huile des graines de soja)
"Une substance ou un objet issu d'un processus de production dont le but premier n'est pas la production de cette substance ou cet objet ne peut être considéré comme un sous-produit" (article L. 541-1-1 de l'ordonnance n° 2010-1579)
Exemple : mélasse de canne à sucre (sous-produit issu de l'extraction du sucre de la canne)

4) L'utilisation à des fins de compost pour l'agriculture ou la valorisation énergétique, notamment par méthanisation

Le quatrième niveau consiste à recourir au compostage ou à la méthanisation. Ces deux méthodes permettent de valoriser les biodéchets, en une nouvelle matière valorisable (fertilisant et biogaz).

Le compostage est la "mise en fermentation de certains déchets agricoles ou urbains, de façon à récupérer des éléments riches en minéraux et matière organique, qui sont ensuite incorporés aux terres agricoles afin de les enrichir." (Larousse).

"La méthanisation est une technologie basée sur la dégradation par des micro-organismes de la matière organique, en conditions contrôlées et en l’absence d’oxygène, donc en milieu anaérobie." (ADEME). Cette réaction permet notamment d'obtenir un biogaz utilisable pour la production d'électricité, de chaleur ou encore de carburant.

Exemples d'entreprises proposant un service de collecte et de valorisation de biodéchets : les Alchimistes, Moulinot, BinHappy, la Tricyclerie ou encore les Détritivores.

Sources/ Pour aller plus loin 🔗 :